Le couvre-chef au cours de plus d’un siècle

Lors de la première année, les luxembourgeois se contentait de porter un ruban relié sur le dos aux couleurs nationales luxembourgeoises. Durant l’année suivante, le folklore estudiantin continuait à se développer. En novembre 1880, les étudiants décident de porter un couvre-chef, que l’on désigne tantôt de « Couleursmütze », tantôt de « cerevis ». Il faut supposer qu’il s’agissait de casquette, au « Stuerz » (?) court. Elles étaient de couleurs verte, bordé d’une bande au couleurs rouge-blanc-rouge..

« Der verlegte Vorschlag Couleursmützen anzuschaffen kam auf’s Brett und wurde einstimmig aufgenommen. Für die grüne Farbe der Mützen stimmten alle, mit Ausnahme von Flesch (Georges Hemmer) welcher die blau vorgezogen hätte. Hechtens (Antoine Biwer) Vorschlag ein Bändchen weiß roth weiß als bordure zu nehmen wurde ebenfalls einstimmig aufgenommen. »

Très tôt on décidait de distinguer la casquette du président qui portait deux rubans étroits. Probablement vers 1902, les étudiants abandonnent le port de la caquette, et choisissent de porter un béret bleu foncé. Sur une photo de 1905-1906, on distingue que les étudiants portent un béret, que l’on appellera après la première guerre mondiale la « flatte ». Le comité par contre se distingue par le port d’un cerevis, le cerevis du président étant beaucoup plus décoré que celui du secrétaire ou du trésorier.

Les luxembourgeois n’étaient pas les seuls à porter le béret. Ainsi la Lux décide en 1910 de porter également un béret, ce qui n’était pas au goût de tous les luxembourgeois, comme l’indique un rapport du secrétaire de 1910.

« Ferner wurde dei Beretfrage aufgetischt. Da nämlich die Luxembouegoise-belge sich ebenfalls, eine unserem Beret nachgemusterte, Kopfbedeckung angeschaft habe, so ist mancher der Ansicht das Tragen des Berets bei uns nicht obligatorisch zu erklären, um nicht mit den genannten Nachahmer verwechselt zu werden. »

Après la première guerre mondiale, les étudiants luxembourgeois avaient choisis comme couvre-chef une flatte, pareille à celle que portaient les étudiants flamands. La flatte était de couleur bleue, à l’instar de celle des flamands qui était brune. Cette tradition dérivait certainement de l’habitude de porter une flatte avant la première guerre mondiale. Mais en 1930 les luxembourgeois ont de nouveau choisi de porter une casquette.

Certains portaient toutefois aussi un couvre-chef inofficiel, une casquette blanche avec les étoiles, qui était blanche pour ceux qui étudiaient à la faculté des sciences commerciales, et noire pour les étudiants de l’Ecole spéciale pour ingénieur.

Après la deuxième guerre mondiale, les luxembourgeois ont de nouveau choisis de porter un béret bleu. Ce choix serait surtout motivé par la situation d’après-guerre. On voulait absolument se démarquer, et surtout de pas porter la casquette allemande. Le béret bleu portait un ruban tricolore en V et les lettres dorées de l’Université UCL, que l’on achetait à magasin de vêtement militaire. Rapidement, la casquette reprend les dessous, tout en insistant que les casquettes ont choisis était inspirés du modèle suisse.

Lors du déménagement de Leuven vers Louvain-la-Neuve, la tradition du couvre-chef se perd. Elle ne sera reprise qu’en 1986, à l’occasion du baptême d’un nouveau drapeau. Inspiré du modèle de la casquette de Jean-Pierre Lammar, étudiant de 1933 à 1936, la couleur était désormais bleu claire. Parallèlement, les traditions wallonnes, tels que l’apposition des étoiles au nombre d’années d’études – dorées en cas de succès aux examens et blanches en cas d’échec – ou encore la décoration par de nombreux souvenirs se joignent à la tradition du port de la casquette.